Vue partielle de l'exposition |
Tatiana Trouvé, The Longest Echo — L’Écho le plus long in cycle Des histoires sans fin, séquence été 2014 |
The Guardian The Guardian est l’une des rares œuvres de l’artiste qui assigne explicitement une place à un corps et désigne, par son titre, une personne. Tatiana Trouvé place habituellement cette installation au début de ses expositions. Cette localisation ne reconduit pas une situation muséale, puisqu’une exposition n’expose pas son gardien. Mais cette mise en exergue n’accorde pas, non plus, à The Guardian le statut de monument. Car ce qui garde l’exposition n’est pas une personne et le gardien n’existe que dans le dispositif qui l’accueille : une chaise vide, où est posée une tige en cuivre (qui garde la place du gardien) ; un mur de béton où, d’un côté, est accroché un sachet en bronze et de l’autre deux sachets, l’un en bronze et l’autre en plastique (partiellement recouvert de peinture), que traverse la tige en cuivre pour rejoindre le sol. À l’intérieur de ce mur sont ensevelies des œuvres, cet indice étant livré par la liste de leurs matériaux inscrits sur le cartel, et par leurs « fantômes » perceptibles dans les rebouchages au mur. Deux réalités se combinent. Un gardien absent qui surveille une exposition invisible. Un dispositif de capture du regard, qui vaut pour une mise en garde, à l’instar de ces entreprises littéraires qui comportent, en première page, un avertissement au lecteur. Le gardien est un passeur de l’exposition et de ses fantômes. La mise en garde est une mise en condition, et son dispositif est le garant d’une élévation de l’attention. Dans les deux cas, l’œuvre assume la fonction d’un seuil. |
Tatiana Trouvé est née en 1968 à Cosenza ; elle vit à Paris. |
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