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  Sarkis 

expositions temporaires
Les 42 heures du loup  
Hôtel Sarkis   
À partir du JPG du livret de Parsifal, 2005  
L'Atelier d'aquarelle dans l'eau  

présentation des collections
L'Atelier depuis 19380  

présentations des collections / archives
Modèles modèles 2   
Modèles modèles   

Sarkis
Les 42 heures du loup, 1985
Coll. Musée des Beaux-arts de Nantes



Sarkis, Les 42 heures du loup

in cycle L’Éternel Détour, séquence printemps 2013
du 20 février 2013 au 5 mai 2013


Lorsqu’en février  2011 s’ouvre au Mamco la grande exposition Hôtel Sarkis rassemblant près de trois cents « conversations », comme les nomme Sarkis, émanant chacune d’une rencontre avec l’œuvre picturale, poétique, architecturale, philosophique, musicale, cinématographique d’un autre créateur, une œuvre emblématique, Les 42 heures du loup, est absente de l’accrochage. À la demande de Sarkis, cette œuvre présentée aujourd’hui sur quarante-deux pupitres restera exposée près d’une année au Mamco, dans l’Atelier depuis 19380, poursuivant ainsi le dialogue engagé entre les œuvres exogènes et les œuvres de l’Atelier.


Conçues entre Strasbourg et Paris, à la manière d’un journal intime, durant l’automne 1985, au moment où la nuit précède les premières lueurs de l’aube, Les 42 heures  du loup, peintes à l’huile sur des châssis métalliques pour plaques photographiques en verre, brillent comme quarante-deux oxymores du soleil noir de la nostalgie. Dans la préface du catalogue consacré à l’œuvre par le Musée des beaux-arts de Nantes  en 1989, Henry-Claude Cousseau les décrit comme « explorant et invoquant aussi d’autres nuits, intérieures à la mémoire, d’autres espaces où règne aussi l’obscurité : ceux du souvenir, de la nostalgie, des lointains perdus comme ceux de la camera oscura de la salle de cinéma. » Comparables aux personnages du film d’Ingmar Bergman L’Heure du loup — celle « où meurent la plupart des gens, où naissent la plupart des enfants, celles de nos cauchemars de nos rêves éveillés de nos peurs » — les figures de Sarkis surgissent de fonds noirs. Affleurent alors à la surface du verre des images « calcinées », « ce qui reste quand tout est passé », dans lesquelles se retrouvent les contrepoints colorés, récurrents dans l’œuvre, le rouge des embrasements et le vert, le bleu profond des nuits sans lune et le jaune, auxquels s’ajoutent le gris des « Cendres de Gramsci » et l’or du « Museo del Oro », fixés dans des empâtements « vacillants comme des flammes ».

De La Tempête de Giorgione à l'Île des morts de Böcklin, de Lulud’Alban Berg à Webern et Schönberg, Sarkis se ressouvient de son œuvre, dilatant le temps et l’espace, comme il le fait souvent. Dans ces miniatures mêlant peintures, photographies et images cinématographiques, les doubles de l’artiste, « Le Forgeron » et le « Capitaine Sarkis », habitués de ces confins où l’esprit des vivants côtoie les âmes des morts, embarquent sur un bateau qui pourrait être la barque de Charon et vont à la rencontre des mythes, universels ou privés, dans lesquels s’ancre  l’œuvre de Sarkis. Les 42 heures du loup, évoquent aussi les innombrables Kriegsschatz (Trésors de guerre) qui sont autant de Leidschatz (Trésors de souffrance), cohortes d’œuvres ou d’objets « dotés de la mémoire de leur origine ainsi que des transformations symboliques qu’ils ont pu subir au cours de leurs appropriations  successives ». Dans l’œuvre de Sarkis, s’instaure un jeu d’égalité entre vie et mort, jour et nuit, harmonie et chaos. Rien n’est pensable sans son contraire et c’est dans la tension des contraires que surgit la force de l’œuvre.

À la manière des poèmes antiques, une longue mélopée de titres fragmentaires, syncopés, accompagnent les peintures convoquant d’autres univers, énonçant dans un style propre
à Sarkis, les images produites.


Sarkis est né en 1938. Il vit à Paris et travaille dans les ateliers qu’il a ouverts dans différents pays,
la France, la Suisse, la Turquie.