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Vue partielle de l'exposition

Illustration : Art et Langage
Artist’ Books, catalogue de l’exposition itinérante, org. Joanna Drew, Londres, British Council
et The Hillington Press, 1976, pp. 44-45.
Cat. d’information, 1969,
reproduitin cat. d’Artists’ Bookworks, 1976.




I2CAc Images d’images de l’art (dit) conceptuel

in cycle rolywholyover, septième et dernier épisode
JEFFMUTE  /  du 25 février au 24 mai 2009


Une iconographie paradoxale

La dénomination « art conceptuel » suppose un art dématérialisé, producteur d’énoncés, et faisant fi de quelque manifestation physique que ce soit – peinture, objet, installation ou image en général –, du moins selon son mythe d’origine. Cette position de principe est lisible dans des titres d’ouvrages ou d’expositions de groupe comme : Konception/Conception ; If I had a mind ; Concept Art ; Conceptual Art ; Koncept Kunst ; Idea Art ; Information ; Art in the Mind, etc., sans parler du fameux ouvrage de Lucy Lippard, Six Years : The dematerialization of the art object from 1966 to 1972.
La même dénomination a pu aussi revêtir une acception beaucoup plus large, un discours critique réprobateur plaçant dans ce même sac tout l’art des néo-avant-gardes du début des années 1970, et traitant de « conceptuel » Joseph Beuys, aussi bien que Daniel Buren, Richard Long ou Mario Merz ! Si l’on s’en tient au mythe de départ et à l’idéal visé par les notions de concept et de dématérialisation, la liste des œuvres et des artistes concernés est plus restreinte : Mel Bochner, Bernar Venet, Joseph Kosuth, Sol LeWitt, Lawrence Weiner, Art & Language, Robert Barry, Douglas Huebler, Ian Wilson, Stanley Brouwn, On Kawara et quelques autres.
Les œuvres de ces artistes, ou plus précisément celles de leurs œuvres qui furent les plus proches de cet idéal de dématérialisation et se voulurent strictement conceptuelles, ces œuvres se sont-elles réduites à de pures idées, à de seuls énoncés dématérialisés ? Une enquête sérieuse, examinant l’ensemble des publications à travers lesquelles cet art s’est diffusé, montre au contraire qu’il s’est manifesté massivement en tant qu’images : reproductions de pages de revues, d’inserts dans la presse, de couvertures de livres, photographies d’installations, de documents au mur, ou d’espace vide, fiches et fichiers, pages blanches avec énoncé lapidaire au centre, tableaux et schémas, annonces sur des panneaux publicitaires dans l’espace urbain, tables jonchées de documentation, autoportrait de l’artiste assis à son bureau, etc. Il faut en conséquence prendre le label « Art conceptuel » comme une dénomination d’usage, et ne pas séparer cet art du procés nominaliste qui le désigna comme tel. Plutôt y mettre des guillemets et parler de « l’art dit conceptuel », — en soutenant que cet art n’a pas été moins iconique que d’autres.

L’exposition que nous présentons entend montrer ces images de l’art dit conceptuel, et même pointer que lesdites images, reprises et diffusées, sont souvent des images d’images. Le petit livre que nous publions expose lui aussi ce mode d’existence de l’art dit conceptuel ; il revisite tout un pan de l’histoire de l’art autour de 1968, et veut le faire sans grands commentaires : juste montrer une collection assez large des images d’images de l’art (dit) conceptuel : I2ACc.

Christian Besson et Valérie Mavridorakis



Conception et recherche
Cette exposition a été conçue par le Laboratoire des mondes possibles, institut de recherche du domaine des Arts visuels de la Head (Haute école d’art et de design de Genève), dans le cadre d’un programme de recherche sur la culture visuelle.