
Olivier Mosset
Sans titre, 1970
coll. Banque Cantonale de Genève
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Olivier Mosset
Deux ou trois choses que je sais d’elle… Écrits et entretiens, 1966-2003
Edités et présentés par Lionel Bovier et Stéphanie Jeanjean.
2005, 320 pages, 17 x 24 cm.
ISBN : 2-940159-34-3 ; 40 CHF / 25 euros.
Vous êtes peintre ?
Oui, quand je peins.
Qu’est-ce que peindre ?
C’est opérer le transfert de la peinture du tube qui la contient à l’étendue à laquelle on la destine.
Pourquoi peignez-vous ?
Pour essayer de comprendre ; si je fais un signe c’est pour tenter de le comprendre.
Quel est ou quel serait pour vous le peintre idéal ?
Picabia, plus Cézanne, peut-être.
L’œuvre d’art est quelque chose que l’on regarde. Cela la rend supportable et quelque fois même, par le biais de mécanismes complexes, intéressante.
Continuer à peindre ?
« Bon qu’à ça », disait Beckett en parlant de son activité d’écrivain. Newmann prétendait que l’on peignait contre le catalogue. Quant à moi, je pense que l’on peint contre le fait de ne pas pouvoir peindre. Si Giacometti n’arrivait pas à représenter, moi je n’arrive peut-être plus à appliquer de la couleur sur de la toile. Pourtant, je continue à peindre et mes toiles sont ce qu’elles sont. Pourquoi alors faire le malin en pensant qu’elles ne sont pas ce qu’elles devraient être ? Elles le sont parfaitement.
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