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  Gordon Matta-Clark  

exposition temporaire
Aimer, travailler, exister. Propositions communautaires dans l'après-1968  

présentation des collections

Open House, 1972 (1985)   

Gordon Matta-Clark, Open House, 1972 (1985)


Gordon Matta-Clark a exploré les médias tous azimuts : performance, dessin, sculpture, photographie et film. Du fait de la spécificité du médium qui les a réuni – les immeubles en ruine – il ne reste que peu de « choses » de son œuvre. Et pourtant ces « restes » ne fonctionnent pas tout à fait comme des traces car ils constituent un ensemble dont les enjeux politiques, sociaux et esthétiques demeurent pertinents. En dépit de sa disparition prématurée à l’âge de 35 ans, G. Matta-Clark a laissé une œuvre visionnaire, un dialogue actif développé par et contre l’architecture. Pour « l’anarchitecture », le « non-ument » et les « projectiles mentaux ». Un regard multiforme sur la « ruine en instance ».

En mai 1972, Gordon Matta-Clark crée Open House (Maison ouverte), œuvre non pérenne réalisée dans une rue de SoHo à New York, entre le 98 et le 112 Greene Street, deux espaces d’exposition alternatifs respectivement ouverts en 1969 et 1970. Avec cette œuvre, G. Matta-Clark poursuit ses investigations liées au recyclage des matériaux de rebut, utilisant une benne à ordures qu’il compartimente au moyen de cloisons de bois, de portes d’hôtels et de restaurants, prélevées dans des chantiers de démolition proches. Open House doit également son nom à l’ouverture pratiquée en façade et à l’absence de toiture, suscitant osmose et perméabilité entre l’espace créé, la rue, les immeubles. Dès sa mise en place, Open House devient un centre d’activités, expérimental et ludique, où évoluent danseurs, performers, artistes. Offrant encore plus de liberté que les espaces d’exposition alternatifs, Open House est un équivalent urbain, aux œuvres développées dans le contexte du Land Art.
Un film super 8, éponyme, réalisé le jour de l’inauguration, documente la confrontation avec le public de cette « chose-lieu » ou « épiphanie spatiale personnelle » comme la définissait Richard Nonas, ainsi que son inscription en marge du New York établi et prospère, les gratte-ciel se devinent en toile de fond. Le poète Ted Greenwald enregistre, lui, la tournée de livraison, en camion, du journal Village Voice : « Open House, immobile, est ainsi dotée d’un moteur et d’une sonorité : celle d’une équipe au travail. »Une seconde version d’Open House est installée en octobre 1972 devant le 112 Greene Street où G. Matta-Clark expose du 21 octobre au 10 novembre. On peut penser que cette coïncidence topographique et temporelle fait de cette nouvelle occurrence un pendant aux espaces du 112 Greene Street que G. Matta-Clark tapisse d’images de façades lépreuses, ruinées mais attractives, donnant des allures de rue à l’espace intérieur. Le container, plus grand, bâti de cloisons irrégulières comme déconstruites, possède un escalier à ciel ouvert menant à une plateforme, pourvue d’un brasero, qui occupe la moitié de la structure. Il s’agit là pour G. Matta-Clark, de juxtaposer l’univers déprécié des friches urbaines et une activité festive, perçue comme typiquement périphérique : un barbecue, dans le but de changer la ville.

Si les deux versions initiales de l’œuvre ont disparu en accord avec leur qualité d’événement et de projet conceptuel liés au recyclage et à la « containairisation » des espaces de vie, le Gordon Matta-Clark Estate, au vu du peu d’inventions topiques de l’artiste qui subsistent, décide, après son décès, de fixer l’état et le mode de présentation de l’œuvre. La version permanente, décrite dans un cahier des charges précis, utilise le container industriel de la deuxième reconstitution de l’œuvre, au MOCA de Chicago en 1985, lors de l’exposition: Gordon Matta-Clark: A Retrospective. Cette reconstitution trouve aujourd’hui légitimement sa place au Mamco dans l’espace d’exposition appelé La Rue, à proximité du Corridor Store Front de Christo dont G. Matta-Clark fut à plusieurs reprises l’assistant, participant notamment, à la construction de Store Fronts.


Gordon Matta-Clarkest né en 1943 à New York, il est décédé en 1978.