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  Michele Zaza 

exposition temporaire
Photographier mon corps comme il n'est pas,
travaux 1972–2002  

Vue partielle de l'exposition

Corpo Magico, 1997-1998
une photographie en couleur et deux photographies en noir et blanc
coll. de l'artiste

Vue partielle de l'exposition


Michele Zaza,
Photographier mon corps comme il n'est pas,
travaux 1972–2002

in cycle Rien ne presse / Slow and Steady / Festina lente, quatrième épisode
Fragments d'un discours italien  /  du 28 mai 2003 au 21 septembre 2003

Michele Zaza est une figure aussi singulière que forte de la scène artistique européenne des années 1970. Aux marges de l’art corporel, il y apporte une dimension métaphysique. Il expose dans les capitales, participe à la Documenta de Kassel (1977, 1982), à la Biennale de Venise (1980), puis disparaît, pour ainsi dire : comme la révolution, l’avant-garde dévore ses enfants.
Tirant parti de son fonds de l’artiste transalpin (sans doute le plus large qui soit dans un musée), le Cabinet des estampes retrace à la faveur de l’été italien du Mamco un itinéraire qui va de 1972 à 2002, en une grosse vingtaine d’étapes toujours stupéfiantes. L’artiste et un collectionneur genevois ont consenti des prêts importants, en particulier pour la production des cinq dernières années.

Michele Zaza recourt exclusivement à la photographie. Sa première œuvre, un portefeuille de cinq planches en noir et blanc, « Simulazione d’incendio », documentait diverses actions réalisées dans sa cité de Molfetta entre le 24 décembre 1970 et le 10 janvier 1971, autour de l’heure de midi, dans l’intention de simuler un incendie propre à déranger les tranquilles habitudes dominicales. Mais dès ses premières expositions personnelles, son matériau prend corps, singulier, éminemment personnel.

Ce matériau, les éléments de son vocabulaire, sont ses parents mis très simplement en scène, au visage souvent peint, associés à quelques accessoires (symboliques ?), tels que le pain, la ouate, l’horloge, l’assiette, l’ampoule électrique, mais aussi, plus tard, sa femme puis, plus récemment, sa fille – et beaucoup lui-même, mais « photographiant son corps comme il n’est pas ».

De la sorte, Michele Zaza synthétise en une seule prise de vue (parfois) ou déroule en séquences multiples (ordinairement) des récits qui construisent et restituent, tout à la fois de façon très concrète (figurative) et dans une formulation à fort indice d’abstraction, un récit fondamental : celui de la condition humaine. Michele Zaza suggère que c’est son histoire des origines, inventée avec un certain esprit de révolte contre l’homologation universelle : « L’esprit de rébellion est un hommage que l’homme se rend à soi-même ».

Depuis une demi-douzaine d’années, Michele Zaza se concentre sur le visage, le plus souvent apparié à la représentation (toujours photographique) de sculptures-diagrammes. Il ne cesse ainsi d’interroger l’archétype et l’individu, de souligner le primat de l’identité et de la vérité, « tradui[sant] en images cette idéité de l’unité » perdue de l’homme avec l’énergie procréatrice. La quête est d’ordre philosophique, mais elle est visuelle, esthétique, pour l’artiste, montrant que « seul l’art peut substituer l’apparence à l’intériorité ».
[rmm]


Michele Zaza est né en 1948 à Molfetta près de Bari dans les Pouilles, il vit à Rome.