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  Michael Snow 

exposition temporaire
Fragments d'une rétrospective, 1962-1999   

La Ferme, 1998
photographie couleur ; 83.5 x 797 cm
coll. de l'artiste

Conception of Light, 1992 (détail)
2 photographies circulaires couleur sur plastique ; Ø 182.9 cm (chacune)
coll. de l'artiste, court. S. L. Simpson Gallery, Toronto

Manifestation (Autorisation of 8 faces), 1999
photographie en couleur imprimée par jet d'encre et plastifiée, peinture aérosol, papier noir, miroir ; 206 X 114 cm
coll. de l'artiste



Michael Snow,
Fragments d'une rétrospective
, 1962-1999

in cycle Vivement 2002 !, premier épisode
du 26 avril 2000 au 3 septembre 2000

Artiste prolifique, Michael Snow incarne parfaitement l’artiste au croisement des disciplines, œuvrant « de concert » avec différents médiums et pratiques : « Mes peintures sont faites par un cinéaste, mes sculptures par un musicien, mes films par un peintre, ma musique par un cinéaste, mes peintures par un sculpteur, mes sculptures par un cinéaste, mes films par un musicien, ma musique par un sculpteur, qui parfois travaillent ensemble ; en outre, mes peintures ont été en grand nombre faites par un peintre, mes sculptures par un sculpteur, mes films par un cinéaste, et ma musique par un musicien. » Durant toute la carrière de M. Snow, les liens étroits qui lient ses œuvres réalisées sur différents types de supports interdisent que l’on parle de l’un ou l’autre domaine sans tenir compte des autres. Ainsi ses dessins, montrés pour la première fois à Toronto en 1955, amorcent son premier film « A to Z » (1956, bleu et blanc, muet, 4 min.) où apparaissent déjà ces curieuses chaises anthropomorphiques qui préfigurent la sourde présence de la chaise jaune dans « Wavelength » (1966-67, coul., sonorisé, 45 min.) – lente traversée d’un appartement où, parfois, des gens passent, qui resserre le plan jusqu’à cadrer une photo punaisée sur le mur montrant des vagues sur la mer.

Pianiste de jazz dans les années 50, M. Snow continue à composer et à jouer une musique qui se développe en multiples facettes : « The Last LP » (1986, réédité en CD en 1994) qui rassemble des morceaux empruntés à différentes musiques traditionnelles est accompagné d’un livret, faisant partie intégrante de l’œuvre, qui contient des analyses ethnomusicologiques approfondies, mélangées à des données complètement fantaisistes – des musiques et des cultures qui n’existent pas… L’inventivité formidablement étudiée de la relation du son et de l’image est d’ailleurs tout à fait remarquable dans les films de M. Snow dont la mise en œuvre la plus radicale apparaît sans doute dans les 50 dernières minutes de « Presents » (1981, coul., sonorisé, 90 min.) durant lesquelles un coup de tambour ponctue chaque raccord dans la succession d’une centaine de plans brefs. Dans « La Région Centrale » (1971, coul., sonorisé, 190 min) des rythmes tranquilles donnent la pulsation aux images. Ce film, sans doute le plus connu de M. Snow (et le plus construit sur les mouvements de caméra) est le « regard » d’une caméra enregistrant le paysage désertique du Canada. Cet œil exorbité d’une machine programmée, capable de contorsions impossibles à l’œil humain, filme du lever au coucher du soleil, passe en rase-motte pour s’élever dans les ciels, tourne à 360° autour d’un centre invisible – observe sans qu’il ne puisse enregistrer le moindre « événement » – mais entraîne le spectateur à « être dans son mouvement » circulaire, à tourner avec lui.

De sa première photographie « Four to Five » (1962) aux œuvres les plus récentes, M. Snow n'a cessé d'interroger et d'analyser en profondeur les mécanismes de la représentation photographique et ses effets sur la perception – en insistant avec force et cohérence sur la transformation que doit subir le « sujet » pour « devenir photo ». Et la condition sine qua non pour que la photographie « prétende à être de l'art, c'est qu'elle permette au spectateur de prendre conscience » de ces distorsions et métamorphoses. 'See you later'.


Michael Snow est né en 1929 à Toronto (Canada) où il vit.