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  Daniel Roth 

exposition temporaire
Cloaks of Invisibility   

Sans titre (Cloak n°1 et n°2)
vue de l’installation Encounters At A Possible End Of The Inner Chambers, 2010 (détail)
coll. de l’artiste
court. Galerie Meyer Riegger, Karlsruhe et
Galerie Fons Welters, Amsterdam.

Sans titre (steel and wooden poles), 2010
vue de l’installation Encounters At A Possible End Of The Inner Chambers, 2010 (détail)
coll. de l’artiste
court. Galerie Meyer Riegger, Karlsruhe et
Galerie Fons Welters, Amsterdam.

Vue de l’installation Glaswaldsee, 2003
coll. de l’artiste
court. Galerie Meyer Riegger, Karlsruhe et
Galerie Fons Welters, Amsterdam

Krasnapolsky, Amsterdam, 2008 (détail)
coll. de l’artiste
court. Sammlung Grässlin Hagstotz, Allemagne



Daniel Roth, Cloaks of Invisibility

in Futur antérieur, séquence d'automne-hiver 2010
Logiques  /  du 20 octobre 2010 au 16 janvier 2011

L’exposition Cloaks of Invisibility invite à une promenade dans l’univers de Daniel Roth, une déambulation suivant plusieurs scénarios qui se déroulent les uns après les autres. Il construit des récits, un peu selon le mode du collage, à partir de techniques aussi diverses que la sculpture, la photographie, le dessin ou encore le film. Il intègre également le texte comme amorce de la narration mais en lui donnant un caractère suffisamment allusif pour ne pas donner aux objets une fonction illustrative.

Le travail de D. Roth s’incarne véritablement dans l’installation, dans la mise en espace d’une collection d’objets hétéroclites, objets qui prennent tout leur sens dans leur mise en relation. Cette démarche évoque quelque peu le principeà l’œuvre dans le cabinet de curiosités, un lieu qui intègre à la fois l’état du sujet dans son désir de connaissance, dans sa curiosité et la nature de l’objet choisi pour ses qualités étonnantes qui défient la raison et l’imagination. Ensemble, ces éléments forment un récit elliptique qui convie le spectateur à une véritable expérience de lecture. À l’origine de la plupart des installations, il y a l’observation d’un lieu réel et concretà partir duquel l’artiste développe un ensemble de connexions qui contribuent à ouvrir cet espace à d’autres territoires. Ainsi, il dispose des trappes et des conduits pour nous inciterà plonger au-delà des apparences dans un enchevêtrement de tunnels et de galeries souterraines. Cette oscillation entre réalité et fiction se retrouve aussi dans le choix des matériaux utilisés. La photographie semble se conformer à sa fonction documentaire en gardant un lien étroit avec ce que l’on pourrait qualifier d’origine concrète du projet. Pour Krasnapolsky, Amsterdam (2008), la photographie du jardin d’hiver de l’hôtel homonyme sert d’amorce à une étude de l’édification de ce quartier d’Amsterdam et le récit nous apprend aussi que l’ensemble des fondations est constitué de sapins provenant de la Forêt-Noire, lieu d’origine de l’artiste. Alors qu’il est invité à exposer dans un espace d’art londonien, il découvre que le bâtiment est construit sur un réseau de rivières souterraines. Il imagine alors The Well (2006), une sculpture de terre reliéeà un réseau de structures tubulaires complétées par un dessin qui tente de figurer l’influence de ces courants aquatiques sur le bâtiment. Il relève ce cours d’eau invisible et redistribue ce flux dans l’espace même de l’exposition. En partant de l’observation du monde concret ou même d’une simple anecdote, D. Roth élabore un dispositif qui insuffle au récit une idée de circulation des flux, des énergies mais aussi de l’imagination. Si la photographie préserve le lien avec le document, le dessin, par contre, nous fait résolument basculer dans l’espace imaginaire. Il peut prendre place à même le mur, s’inscrire sur des panneaux de bois ou sur une feuille encadrée. Quel que soit le support, le motif est à la limite entre la ruine d’une architecture moderniste et la représentation de paysages futuristes. Il se situe clairement dans l’espace fictif et se présente parfois comme une véritable cartographie du récit. Ainsi, le dessin de 701XXKA (2002), rappelle bien que le centre de l’action part de Hoxton Square à Londres mais le récit entretient des ramifications avec un passage dans les Alpes, voire avec la structure labyrinthique du Palais de Justice de Bruxelles. D’autres éléments, comme la facture dont le numéro donne le titre à l’installation, se présentent presque comme des pièces à conviction à partir desquelles le visiteur tente de reconstituer une histoire. Pour chacune de ces œuvres, D. Roth ménage suffisamment d’espace, soit littéralement entre les objets, soità travers le traitement elliptique de la narration et laisse ainsi la possibilité à d’autres connexions de se produire. Ses installations doivent être appréhendées comme une réelle expérience qui appelle à trouver une interprétation personnelle et son propre sens dans un réseau de connexions et de relations. C’est aussi une incitation à aller au-delà des apparences. Cette invite semble s’affirmer dans ses dernières œuvres, plus particulièrement sculpturales et graphiques, qui ne se développent plus à partir d’un contexte concret. Avec ces travaux, D. Roth propose des objets qui ressemblent à des vestiges archéologiques, des traces hors du temps qui, dans chaque configuration, révèlent une fable en perpétuel renouvellement.


Daniel Roth est né en 1969 à Schramberg (Allemagne), il vit à Bâle.