Depuis 1994, le travail d'Alexandre Perigot consiste essentiellement en des installations et des vidéos qui ont pour caractéristique de créer une forte interaction avec le public.
Ainsi, avec « Réanimations » (1993), il propose pour différents lieux de la Villa Arson à Nice une nouvelle signalétique fondée sur des pictogrammes expliquant l'utilisation de différents produits industriels (enfiler un préservatif, boucler une ceinture de sécurité, manipuler un vaporisateur nasal, etc.). « On Tour » qu'il présente successivement à Marseille et Nice en 1994, puis à Montpellier et Pougues-les-Eaux en 1995, et finalement à Bourges en 1996 est un chapiteau circulaire itinérant d'un diamètre de neuf mètres et d'une hauteur de cinq dont il dit que c'est « un espace vide et clos qui sera à la fois le lieu et l'objet d'une hypothétique représentation », et que son intention est d'« allégoriser la dimension spectaculaire de l'œuvre ». Pour prolonger cette réflexion il propose également à des spectateurs de se faire tirer le portrait devant une photographie du chapiteau (« Les Figurants », 1996). Avec « Partie gratuite » (1996, repris au Mamco en juin-juillet 1998), il invite le spectateur à jouer au football dans un espace fermé dont les murs recouverts de papier carbone retiendront la trace de chaque tir. Précédemment, A. Perigot avait déjà utilisé du papier carbone posé au sol de façon à enregistrer des empreintes de pas (« Recto verso », Villa Arson, Nice, 1993). Parallèlement, il entreprend une réflexion sur le cinéma et sur la manière dont ses codes conditionnent la vie quotidienne. En témoigne « Double double » (1994) des photographies pour lesquelles il a demandé à sept comédiens de mimer la pose qu'inspire à chacun la star américaine qu'il est chargé de doubler en français.
« Kill kill chorégraphie » (1996) participe de cette réflexion sur le cinéma. Pour tourner cette vidéo, A. Perigot a demandé à une vingtaine de personnes de jouer leur propre mort devant la caméra : une mort violente due à limpact dune balle. Leurs attitudes sont en général fortement théâtralisées et issues des modèles largement diffusés par l'industrie cinématographique. La scène nue, le comique de répétition, les effets de chorégraphie et le montage dense réalisé par A. Perigot mettent en relief le jeu de l'identification et l'absurde des situations.
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