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  Alain Jacquet 

exposition temporaire
Tableaux, 1962-1970   

Portrait of Man, 1964
cellulosique sur toile, mauve, vert, noir, procédé sérigraphique, 28 exemplaires ; 162 X 114 cm
coll. D. et J. Runnqvist, Genève

Alain Jacquet, Le Déjeuner sur l'herbe, 1964
diptyque, sérigraphie sur toile ; 174 X 96 cm chaque partie
coll. Mamco
Helmut Federle, Name without M, 1980
dispersion sur toile ; 204 X 304 cm
coll. Banque Cantonale de Genève

Camouflage Walt Disney, 1963
huile sur toile ; 100 X 81 cm
coll. particulière
Camouflage Lichtenstein Roto Broil, 1963
huile sur toile ; 200 X 250 cm
coll. particulière





Alain Jacquet, Tableaux, 1962-1970

in cycle Patchwork in Progress 5
du 24 février 1999 au 23 mai 1999

Alain Jacquet réalise sa première exposition en 1961 à la Galerie Breteau à Paris. Il y présente des « Cylindres » d'un mètre et demi de hauteur fondés sur la juxtaposition abstraite de couleurs vives qui s'opposent à l'esthétique de l'École de Paris. Ces choix chromatiques jouent aussi un rôle essentiel dans les « Images d'Épinal » et les « Camouflages » (1962-63) – avec une mutation décisive cependant puisque dans les deux cas les rapports plastiques étaient soumis à une réflexion sur la communication de masse. Les œuvres d'art (de Matisse, Bronzino, Michel Ange, Picasso, Lichtenstein, etc.) auxquelles il superpose, dans la série des « Camouflages », une autre image abstraite ou figurative sont pour lui l'équivalent de cartes postales et ne diffèrent donc pas spécifiquement des statuettes de plâtre Walt Disney qu'il soumet au même traitement. Avec ces deux séries A. Jacquet se rapproche des premières expériences du 'Pop art ' américain (Jasper Johns, Lichtenstein, Warhol, etc.). Mais il se distancie de l'attitude 'pop' qui revient selon lui à faire « le constat d'une esthétique de "supermarché" ». Cette forme de distanciation apparaît nettement dans « Camouflage Jasper Johns » où il superpose à une copie de « Three Flags » de Johns le logo de Pathé avec son fameux slogan, « La Voix de son maître ». À partir de 1964, A. Jacquet commence à utiliser la sérigraphie le plus souvent avec des trames grossières (très difficiles à obtenir à l'époque) qui font que l'image disparaît si le spectateur se rapproche de la toile. L'expérience sera rééditée avec plusieurs modèles (« Olympia » de Manet, « La Source » d'Ingres, etc.), mais elle atteint d'emblée son plus haut niveau avec la réinterprétation du « Déjeuner sur l'herbe » (1964), que A. Jacquet avait prévu de tirer à cent exemplaires, « l'idée étant de faire un tableau comme une voiture produite à la chaîne ». À la différence de Lichtenstein chez qui la trame n'est pas photomécanique mais simplement imitée, A. Jacquet se livre alors à un véritable travail d'exploration des ressources propres aux procédés de reproduction mécanique. Il le fait en variant les formes de tramage, en augmentant la taille des points ou de l'image, ou encore à la manière du 'blow-up' en agrandissant une portion de l'image comme dans les « Portrait d'un homme » (1964) ; et cela parfois jusqu'à l'abstraction comme dans « Limite béton-eau » (1964). Avec les « Sacs de jute » (1968) et le « Parquet » (1968) A. Jacquet joue plus particulièrement sur la distance que la trame crée par rapport à la représentation mimétique. Les sérigraphies de la « Série Bulldozer » (1973) sont le meilleur exposé d'un travail sur la différenciation des trames. Si A. Jacquet isole pendant quelque temps le point pour jouer sur l'analogie avec le braille et pour produire une série d'œuvres qui posent différemment le problème de la lisibilité, il revient rapidement à des recherches de trames qui aboutissent aux « Visions ». Ces œuvres qui superposent des reproductions d'œuvres d'art à des vues de la terre depuis l'espace sont sérigraphiées puis retouchées à l'huile. Pour les grandes figures cosmologiques qu'il réalise à partir des années quatre-vingt, A. Jacquet revient à des procédés strictement mécaniques. L'informatique est aussi l'outil qui lui permet de donner à ces images de planètes des configurations inspirées par une géométrie post-euclidienne qui résonnent d'archétypes du désir.


Alain Jacquet est né en 1939 à Neuilly-sur-Seine, il vit à New York.